Assurance-vie multisupport :

quelles unités de compte pour muscler son rendement

La poche unité de compte d’un contrat d’assurance-vie a souvent l’avantage d’être très diversifiée. Des actions à l’immobilier en passant par les obligations, le non coté, l’épargnant dispose d’un vaste choix destiné à répondre à ses objectifs de placement et en adéquation avec son niveau de risque. Avec un encours de plus de 1.900 milliards d’euros à fin juillet, chiffre publié par France Assurances, l’assurance-vie bat un nouveau record historique. A y regarder de plus près, les choses bougent malgré tout au sein de ce placement plébiscité par les Français. Victimes de leur faible rendement, les fonds en euros attirent moins les épargnants.

Cette poche sécuritaire de l’assurance-vie est doublement concurrencée. D’abord, par la rémunération de l’épargne réglementée, qui sert de meilleures performances. Ensuite, par celle des unités de compte (UC) qui, en dépit d’un capital non garanti, sont portées depuis plusieurs mois par des marchés financiers plutôt bien orientés.
Offre riche
L’univers des UC est vaste (actions, obligations, ETF, titres vifs, immobilier, non-coté, infrastructures, etc.) et n’en finit pas de s’enrichir. Alors comment choisir ? Deux types d’offres coexistent.
La première joue la carte de l’exhaustivité, avec des gammes étoffées. « Il convient de privilégier une enveloppe qui propose le plus de solutions d’investissement possibles. En outre, cibler un contrat avec une architecture ouverte (soit avec plusieurs sociétés de gestion) permet une diversité de la gamme et une évolutivité sur la durée », affirme Philippe Parguey, directeur général de Nortia.
« C’est un atout d’avoir un contrat riche. On peut, selon les cycles, bénéficier d’opportunités de marché grâce à l’arrivée de nouveaux supports », complète Edouard Michot, cofondateur et président de la plateforme Assurance-vie.com. Celle-ci distribue depuis le printemps dernier, « Lucya Cardif », un contrat d’assurance-vie 100 % digital assuré par BNP Paribas Cardif.
Reste qu’il ne faut pas se perdre dans cette exhaustivité des supports. Si l’horizon de placement est le long terme, « il faudra veiller à se constituer une allocation diversifiée que l’on ne touchera qu’à la marge. Dans ce cas, il y a des piliers majeurs qu’il faut avoir en portefeuille comme les actions, les obligations, l’immobilier et le private equity. Mieux vaut ne pas se plier, ou à la marge, à la mode des placements du moment », conseille Bertrand Tourmente, fondateur et dirigeant d’Althos Patrimoine.
Stratégie minimaliste
Une stratégie plus minimaliste destinée à éviter à certains épargnants de rester indécis voire paralysés devant cette profusion : cibler un contrat volontairement doté d’une sélection ramassée d’UC. C’est le parti pris choisi par des acteurs Internet souhaitant proposer un contrat efficace, sans fioriture ni dispersion. Ces propositions d’un nombre limité de supports reflètent souvent leur ADN, leurs thématiques et leurs convictions.

C’est le cas de Mon Petit Placement, qui a volontairement présélectionné 30 supports en prenant le soin de cocher toutes les classes d’actifs mais uniquement un investissement monde et pas européen. Ou de Goodvest, qui avec une trentaine d’UC cible sept thématiques en lien avec les accords de Paris. Quant à la plateforme Yomoni, elle prend le parti de ne proposer que des ETF dans ses UC afin de jouer la carte de la diversification maximale.

De son côté Corum Life, filiale d’assurance-vie de Corum AM, adopte un positionnement assumé et singulier. Outre un nouveau fonds en euros, son contrat ne se compose que de fonds immobiliers « maison » essentiellement axés sur trois SCPI.

Saisir les opportunités
Ramassée ou pas, l’offre d’UC doit toujours comporter les classes d’actifs de base, autrement dit essentielles, plus d’autres supports, à jouer à la marge pour être en phase avec la configuration fluctuante des marchés. C’est le cas des « fonds structurés » qui, avec la hausse des taux d’intérêt, offrent des capitaux et des rendements garantis. « On peut désormais tabler sur des performances à terme de 4 % à 5 % sans risque », souligne Edouard Michot.

Autre placement dans l’air du temps : les fonds datés, qui sont un panier d’obligations à détenir jusqu’à une échéance fixée à l’avance. Les performances annoncées sont comprises entre 4 % et 6 %. « Il n’est pas trop tard pour en glisser dans son contrat. C’est actuellement une stratégie opportuniste, car on fige ici un taux pour une durée donnée. Bien sûr, on ne sait pas à quel niveau seront les taux dans deux ou trois ans mais peut-être auront-ils reflué. Alors, cette prise de position sera gagnante », commente Philippe Parguey.
Pour Malek Ziane, dirigeant de Noun Partners, un cabinet en gestion de patrimoine, mettre une dose de fonds datés dans sa poche d’UC constitue « un rempart efficace contre l’inflation ». Reste que la perte en capital n’est pas exclue : il faut intégrer un taux de défaut des émetteurs, surtout du côté des entreprises privées moyennement ou mal notées (catégorie « high yields ») réputées plus risquées que les autres mieux notées (catégorie dite « investment grade »).

Les UC immobilières
Si la classe d’actif immobilière (SCPI, société civile, OPCI) doit être proposée dans la panoplie des UC de l’assurance-vie, les avis sont désormais partagés sur son poids, et même sur sa détention. Face au net ralentissement du marché de la pierre, certains professionnels conseillent de se désengager totalement, craignant un dévissage des valeurs notamment des parts de SCPI. En août, Amundi Immobilier, un acteur important de la place, a annoncé une baisse de la valeur de trois de ses SCPI.
« Nous proposons à nos clients de se désengager et donc de céder leurs parts de fonds immobiliers. Nous pensons qu’il y aura un problème de liquidité d’ici à quelques mois, car les valeurs d’expertise des patrimoines immobiliers seront moindres », affirme Edouard Michot. Même position pour Bertrand Tourmente, qui incite à se retirer momentanément des unités de compte immobilières.

D’autres plus opportunistes, comme Malek Ziane, considèrent qu’il convient justement de se positionner avec vigilance sur des créneaux spécifiques « sur des actifs résilients comme le stockage, les meilleurs emplacements de bureaux ou les data centers ».

« Les prix baissent déjà et devraient continuer sur cette lancée. Les rentabilités locatives devraient donc mécaniquement se restaurer », assure Jérémie Ifrah, cofondateur et directeur de Columbus AM. Enfin, « Faire du private equity en optant pour de l’immobilier de transformation (reconversion, réhabilitation) s’avère une piste intéressante à condition de maîtriser le coût des travaux », souligne Bertrand Tourmente.
Laurence Boccara

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